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Alain Beretz : « Le rapport de l’Aeres servira de base à la rédaction de notre prochain contrat quinquennal »

Les 14, 15 et 16 mai prochains, l’université accueille le comité de visite de l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Aeres). Constitué d’une vingtaine d’experts sous la houlette de son président le professeur Jean-Louis Vanherweghem (ancien président de l’Université libre de Bruxelles), le comité va procéder, en se basant sur notre projet stratégique et notre document d’autoévaluation, à l’évaluation de l’Université de Strasbourg pour ce qui concerne son organisation, sa gouvernance, ainsi que sa stratégie en matière de recherche, de valorisation, de formation, de vie étudiante, de relations extérieures… Plus de 70 entretiens ou rencontres auront lieu en moins de trois jours.
Cette visite de l’Aeres ne doit pas être assimilée à un examen où nous devrions faire bonne figure. Les principes de l’Aeres, qui sont résumés sur son site sont l’indépendance, la transparence et l’impartialité. Ils s’appuient sur des valeurs : le respect des personnes et des institutions, l’efficacité et le professionnalisme. Dans ce cadre, les avis de l’Aeres, même critiques ou négatifs, seront des outils puissants pour faire évoluer notre université, au bénéfice de ses missions fondamentales. Nous devons donc tous profiter de cette visite pour que le rapport qui en sortira soit, non seulement un label de qualité, mais surtout un guide pour notre évolution dans les cinq années qui viennent.
Dans un courrier adressé à tous ceux qui sont invités aux différents entretiens, le professeur Vanherwegem cite cinq axes thématiques autour desquels il compte organiser la visite :

  1. L’université a-t-elle tiré parti de toutes les opportunités de la fusion et su en maîtriser les risques ?
  2. Les collégiums jouent-ils le rôle qui leur a été dévolu ? Où se situent-ils dans l’élaboration des politiques et dans l’exécution des décisions ?
  3. Devenue l’acteur universitaire incontournable de sa région, quel est le rôle de l’Université de Strasbourg dans le monde socio-économique local ?
  4. Lauréate des « Investissements d’avenir », comment a-t-elle intégré l’Idex dans ses orientations stratégiques et, comment définit-elle l’évolution de son périmètre d’excellence ?
  5. Dans sa trajectoire, qui va de son projet d’établissement du 24 mars 2008 à sa « vision pour 2017 » du 14 novembre 2011, l’Université de Strasbourg sait-elle où elle en est aujourd’hui ? A-t-elle les outils de pilotage et les indicateurs nécessaires au suivi de son évolution ?

À ces cinq axes, qui constituent effectivement des éléments centraux d’analyse, je souhaite que le comité d’évaluation puisse rendre un avis sur trois importantes orientations stratégiques. Il s’agit de :

  • l’évolution de la politique de site, sur le site de Strasbourg et surtout en relation avec l’UHA ;
  • une analyse des rôles des collégiums, non pas en tant qu’institutions isolées, mais dans le cadre de la constitution d’une véritable subsidiarité de gestion et de décision ;
  • la place, les outils et la faisabilité d’une politique innovante de construction d’un espace universitaire du Rhin supérieur.

Lorsque le rapport de l’Aeres nous sera connu, il servira de base à la rédaction de notre contrat quinquennal que nous devrons parachever pour la fin de l’année. Je remercie toutes celles et tous ceux qui vont participer à ce moment essentiel de la vie de notre université, et tous les services qui sont mobilisés pour assurer le bon déroulement de cette visite.

Alain Beretz
Président de l’Université de Strasbourg

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La Carte culture a 20 ans

38 500 étudiants de l’Université de Strasbourg et de l’Université de Haute-Alsace (UHA), titulaires de la Carte culture, fréquentent cinémas, salles de spectacle et musées dans toute la région Alsace à tarifs préférentiels. Après 20 ans d’existence, quel bilan et surtout, quelles perspectives pour ce dispositif ?

Imaginée au début des années 1990 par un groupe d’enseignants de l’USHS (future Université Marc Bloch), la Carte culture a été officiellement créée en 1992 au sein du Pôle universitaire européen, en collaboration avec la Ville de Strasbourg et la Drac Alsace. Un dispositif similaire a été mis en place par l’UHA dès 1993 et a fusionné avec la Carte culture en 2001. Encore inédit sous cette forme en France, il touche aujourd’hui 38 500 étudiants (72% des étudiants de l’Unistra et 85% des étudiants de l’UHA) et associe 77 partenaires culturels sur les deux départements alsaciens (45 dans le Bas-Rhin ; 32 dans le Haut-Rhin). En 2011, 91 500 entrées ont été vendues aux détenteurs de la Carte culture en Alsace.
« En 20 ans, le nombre d’étudiants bénéficiant de la carte et le nombre de structures culturelles partenaires ont beaucoup augmenté. On est même à notre maximum, de ce point de vue, explique Mathieu Schneider, directeur du Service universitaire d’action culturelle de l’Unistra. Pour autant, la philosophie qui a présidé à la création de la carte reste toujours d’actualité ». Deux idées fortes légitiment l’existence de la Carte culture : démocratiser l’accès à la culture, bien sûr, financièrement et sociologiquement ; et aussi, en cohérence avec les missions de l’université, former les étudiants par la culture. « À l’UHA, renchérit Paul-Philippe Meyer, directeur du Service universitaire d’action culturelle de l’UHA, il existe aujourd’hui des unités d’enseignement qui s’appuient sur un spectacle vivant ou une visite de musée. L’existence de la Carte a permis aux enseignants d’avoir recours plus facilement à ces supports. »

Un outil de formation à la culture

« Souvent des étudiants m’ont raconté que, sans la Carte culture, ils n’auraient jamais franchi les portes de l’Opéra, raconte Monique Liebermann, qui s’occupe de la carte culture à l’Unistra. Ils n’auraient pas osé, et puis, cela aurait été trop cher. Certains étudiants étrangers aussi me font remarquer que c’est une chance. » Le dispositif est financé par les universités, les collectivités locales et la Drac, ainsi qu’indirectement par les partenaires culturels. L’étudiant garde à sa charge une partie du billet et l’achat annuel de la carte (6,50 euros). Les primo-entrants et les boursiers la reçoivent gratuitement. Elle est valable dans toute l’Alsace. Mathieu Schneider et Paul-Philippe Meyer soulignent le caractère interuniversitaire alsacien précurseur de cette initiative, « elle sert d’exemple à ce qu’il est possible de faire ensemble », précise Paul-Philippe Meyer.
« Notre objectif, aujourd’hui, est de comprendre comment la Carte influe sur les pratiques culturelles des étudiants. Nous avons reçu 4 600 questionnaires. Aussi, à l’occasion de cet anniversaire, la DRAC et les deux universités ont lancé une grande enquête sur ces pratiques. Ses résultats seront dépouillés et analysés par une équipe mixte de chercheurs de l’Université de Strasbourg et du CNRS », précise Mathieu Schneider. L’objectif est de créer un tableau de bord, afin d’évaluer le dispositif Carte culture plus finement, de mieux cerner les attentes des étudiants et d’essayer d’y répondre.
L’évolution du dispositif consistera à repenser sa communication numérique (nouveau site, développement de l’utilisation des réseaux sociaux), et aussi à intensifier les rendez-vous Carte culture. Il s’agit de faire venir les partenaires culturels sur le campus, sous différentes formes (projections de films, rencontre avec un auteur…). Une édition exceptionnelle est actuellement concoctée pour fêter dignement ce 20e anniversaire… Rendez-vous en octobre !

Caroline Laplane

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International Space University : l'espace sous toutes les coutures

L'Isu fête cette année ses 25 ans. Walter Peeters, son président depuis septembre 2011, nous explique les multiples spécificités de cette structure, unique au monde.

Quelle est la date de naissance précise de l'Isu ?
Le 12 avril 1987. C'est une date symbolique pour le spatial. Le 12 avril 1961, le cosmonaute soviétique Youri Gagarine était le premier homme à naviguer dans l'espace. Le 12 avril 1981 avait lieu le premier vol d'une navette spatiale. Les fondateurs, issus du Massachusetts Institute of Technology, ont donc choisi cette date pour créer l'Isu. Si, à l'origine, il s'agissait d'une université virtuelle, sans campus, depuis 1994, l'Isu est installé à Strasbourg, ville cosmopolite qui bénéficie d'une aura internationale.

Se distingue-t-elle des universités traditionnelles ?
Nous sommes tout d'abord une université privée, moins courante que les établissements publics en France. Dans une université traditionnelle, les départements enseignent chacun leur discipline dans divers domaines et forment des spécialistes. À l'Isu, le concept est différent : nous n'avons qu'un seul domaine, l'espace, et toutes les disciplines qui ont un lien avec le monde spatial sont couvertes.

Qui sont vos candidats et vos étudiants ?
Lorsque nous recrutons, nous prenons en priorité les meilleurs dossiers que nous recevons, puis environ 60% d'ingénieurs et scientifiques, ensuite des candidats venus de cursus économique, juridique, politique, pourvu qu'ils aient un intérêt pour le spatial. L'interdisciplinarité de notre recrutement est un atout pour nos élèves.
Nous essayons aussi au maximum de mélanger les cultures dans une promotion. Nous avons, par exemple, 30 pays représentés parmi nos 60 élèves de master. Enfin, le spatial vient du monde militaire, c'est donc un monde très masculin. Je me bats chaque année pour recruter plus de femmes. Notre manière de recruter permet de respecter les autres cultures, les autres façons de penser : « Difference is not wrong. » [La différence n'est pas mauvaise.]
À l'Isu, nous proposons un master et des programmes d'industrie spatiale. Nous accueillons donc à la fois des étudiants et des professionnels qui souhaitent découvrir autre chose. Cette année, nous avons dépassé les 1 000 candidats, mais nous ne pouvons en retenir que 200 par promotion, environ 70 en master et 130 pour les autres programmes. Faute de financement, nous sommes malheureusement souvent obligés de refuser de très bons candidats.

Quels sont vos liens avec l'Unistra ?
Nous y sommes rattachés depuis que l'Isu est implanté à Strasbourg. L'université, dans un premier temps, donne un cours de « survie » à nos étudiants étrangers lors de leur arrivée en France. Ensuite, tous nos étudiants sont inscrits à l'Unistra pour pouvoir profiter de ses ressources et pour mieux s'intégrer à la vie étudiante.
Nous avons également travaillé ensemble pour la reconnaissance du master que nous proposons comme M2, ce qui facilite la poursuite des études vers les doctorats de l'université.
Malgré ces interactions, peu d'étudiants de l'Unistra sont encore intéressés par l'Isu. Ils n'ont pas conscience que beaucoup de disciplines peuvent être transposées dans le spatial. Il y a aussi un problème de spécialisation : les étudiants de l'Unistra sortent d'un cursus spécialisé et le cursus pluridisciplinaire que nous proposons peut les effrayer, tout comme l'absence d'industrie spatiale aux environs de Strasbourg. Pourtant, l'Isu est unique au monde, le secteur spatial frappe donc sans cesse à sa porte pour recruter.

Propos recueillis par Floriane Andrey

  • International Space University
    Parc d'innovation, 1 rue Jean-Dominique-Cassini, Illikirch-Graffenstaden
  • Site internet

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Fondation Université de Strasbourg : déjà plus de 10 millions d’euros collectés

La Fondation  Université de Strasbourg vient de publier son rapport d’activité pour 2011. On y apprend qu’elle a déjà collecté plus de 10 millions d’euros via sa campagne majeure de levée de fonds, lancée en octobre 2010.

Créée fin 2008, la  Fondation Université de Strasbourg a pour vocation de soutenir l’université dans toutes ses missions : renforcer l’excellence en recherche, améliorer l’accessibilité des formations, développer l’interdisciplinarité et valoriser son patrimoine historique et scientifique. À cette fin, elle prospecte des donateurs potentiels, entreprises et particuliers, sur le territoire national, mais aussi à l’international.
En octobre 2010, la Fondation a lancé une campagne majeure de levée de fonds, qui se déploie jusqu’en 2014. Son objectif est de réunir 20 millions d’euros en 5 ans. Or, elle a déjà collecté plus de 10 millions en 18 mois. Un début prometteur, même si on peut penser que les donateurs les plus prompts sont aussi les plus naturels (les « convaincus d’avance »).
Les donateurs sont majoritairement des particuliers (84%), qui fournissent 6% du montant des fonds récoltés. Tandis que les entreprises (16% des donneurs) en fournissent 94%. Les dons sont très majoritairement fléchés par les donateurs vers le renforcement de l’excellence en formation et en recherche (59% des fonds collectés). Ils peuvent aussi servir à financer des bourses d’études.

C.L.

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Neustadt : premiers retours sur l’inventaire du patrimoine

La Région Alsace, en collaboration avec la Ville et la Communauté urbaine de Strasbourg, et l’Université de Strasbourg, réalise un inventaire du patrimoine de la Neustadt. Une première restitution au grand public s’est déroulée le 13 avril dernier.

L’inventaire de la Neustadt se déploiera sur 6 ans. Il s’agit de recenser, pour mieux l’étudier, ce vaste ensemble architectural, avec l’objectif de démontrer la valeur universelle de ce quartier, au regard des critères de l’Unesco, afin d’obtenir son classement au patrimoine mondial. La ville allemande, construite à partir de 1880, intègre notamment tout le campus ancien de l’Unistra.
Huit agents du service « inventaire» du patrimoine de la Région Alsace, en lien avec un ingénieur-urbaniste et un ingénieur-topographe de la CUS sont mobilisés sur ce projet, qui se déploiera en deux temps. D’abord, l’équipe procèdera à la collecte systématique d’informations consistant en un recensement des immeubles et un dépouillement d’archives, puis, des recherches approfondies sur les éléments répertoriés les plus remarquables. Le fruit de ce travail constituera une part des archives patrimoniales de la Neustadt de Strasbourg.

L’Axe impérial

Une restitution de la première année de travaux, qui s’est concentrée sur « l’Axe impérial », entre la place de la République et la rue de l’Observatoire, a été organisée le 13 avril dernier sous la forme d’une réunion publique en présence de Philippe Richert, président de la Région Alsace, Roland Ries, maire de Strasbourg et Alain Beretz, président de l’Université de Strasbourg. La manifestation a pris place dans le cadre des Rendez-vous de la Neustadt, qui se sont déroulés les 13 et 14 avril. Plusieurs centaines de personnes ont assisté aux nombreuses conférences et visites patrimoniales organisées pour le grand public, et notamment les habitants du quartier.

Pour en savoir plus :